Cet article vise à évaluer l’évaluation de la déclaration de Paris qui a été publiée en 2011 par une équipe dirigée par Bernard Wood pour le compte du Comité d’Aide au Développement de l’OCDE. Au-delà de l’importance des ressources mobilisées pour produire ce rapport, qui en font une source d’information très appréciable, un regard critique sur ce rapport révèle deux limites. La première est que la « théorie du programme », c’est-à-dire les hypothèses sur lesquelles les pays signataires se sont fondés pour élaborer la déclaration de Paris, n’est pas vraiment discutée. La seconde est que, en se livrant volontairement à une évaluation purement qualitative, les auteurs passent à côté de sources de données très utiles qui auraient pu conduire à des conclusions plus précises, voiredifférentes, dans différents domaines tels que la question de la division du travail entre les donateurs. Le secteur de l’aide à la santé est ensuite examiné à titre d’exemple, et cet examen met partiellement en doute la réalité des résultats de l’aide publique dans ce secteur, de même que celle de la mise en oeuvre de la déclaration de Paris. Il apparaît en particulier que, contrairement aux principes de la déclaration de Paris, les priorités des pays partenaires ne sont toujours pas au centre de la stratégie des agences d’aide.