Cet article fait apparaître empiriquement qu’en Afrique au sud du Sahara les dépréciations réelles de la monnaie sont polluantes en termes d’émission de CO2 et que cet effet s’estompe avec une augmentation du revenu par tête. Ces résultats sont en conformité avec les prévisions d’un modèle théorique où l’intensité en carbone du secteur des biens échangeables est supérieure à celle du secteur des biens non échangeables, où la part relative du secteur des échangeables augmente avec la dépréciation réelle, et où le différentiel en intensité carbone entre les deux secteurs diminue avec le produit par tête. La spécificité africaine pour ce qui a trait à l’impact polluant des dépréciations est un résultat robuste, et semble liée à la faible taille du secteur manufacturier.