Un récent courant de littérature a suggéré que les pays à faible revenu devraient systématiquement sous-évaluer leur monnaie et adopter un régime de flottement pour leur industrialisation. Sur la période 2000-2015, cet article estime l’impact des taux de change réels de quarante pays d’Afrique subsaharienne, dont la majorité sont à faible revenu et ont un taux de change fixe, sur leur valeur ajoutée manufacturière. Il apparaît que les taux de change réels des pays africains à l’égard du dollar et de l’euro n’ont guère d’impact sur la production manufacturière ; en revanche, leur appréciation vis-à-vis du renminbi (à condition de rester modérée) favorise l’industrie manufacturière, à l’inverse de l’appréciation vis-à-vis des monnaies des autres pays en développement. La diversité de ces résultats ne plaide pas en faveur d’une dépréciation systématique des monnaies africaines.